Publié dans Economie

Produit de rente - Santé de fer pour la filière « girofle »

Publié le lundi, 02 janvier 2023

Coup de boost en une année. C’est de cette manière que pourrait se traduire le rapport annuel sur les produits de rente, publié par le ministère de l’Industrie, du Commerce et de la Consommation (MICC). Dans cette rétrospection, au MICC d’avancer que la filière « girofle » a pu quasiment doubler sa production. Passant de 25.000 tonnes en 2021 à 40.000 tonnes l’année dernière, ce qui a permis aux caisses de l’Etat d’être renflouées de 224,7 millions de dollars après rapatriement des devises générées par l’exportation de cette denrée, soit un volume de rapatriement qui a été quadruplé par rapport à la saison précédente. 

Pour rappel, le girofle est le deuxième produit agricole d’exportation de Madagascar. Près de 90 % de la production sont concentrés dans la Région de Toamasina. C’est dans cette zone que la filière « girofle » est le plus rentable. Un marché spécifique est créé pour la filière lucrative des huiles essentielles dont les clous et feuilles de girofle. L’exploitation du girofle est donc une activité de rente, source de revenu non négligeable pour l’ensemble des agriculteurs de la côte Est. Cependant, une demande forte des marchés internationaux est ressentie et est difficile à satisfaire. Le rendement moyen est d’environ 0,2 tonne de clous/ha. Par ailleurs, Madagascar occupe une place de choix dans la liste des pays producteurs. Le pays couvre plus de 20 % de la production mondiale.

Commerce

Les principaux autres pays producteurs sont l'Indonésie (30.000 tonnes auto-consommées), Zanzibar (7.000 tonnes), la Tanzanie, le Brésil et les Comores. Le premier importateur de clous de girofle de Madagascar est le Singapour. Ce pays achète près de la moitié des exportations malagasy. Viennent ensuite la France, les Etats-Unis, Hong-Kong et la Belgique. Le développement de la production indonésienne a réduit le cours du clou de girofle. Le marché est particulièrement instable, il est tributaire de la production indonésienne. Ainsi, bien que Madagascar ne soit pas le principal producteur de girofle dans le monde, son produit est considéré comme parmi celui qui a la meilleure qualité sur le marché malgré des plantations vieillissantes et peu renouvelées. 

Sur le plan de la commercialisation, le manque d’organisation des producteurs leur confère un pouvoir de négociation faible auprès des collecteurs. D’ailleurs, le manque de capacité de financement les incite à vendre rapidement leurs produits au lieu de les conserver jusqu’à ce que les prix augmentent. Ainsi, le manque de capacité de financement peut pousser certains petits exploitants à produire beaucoup d’huiles essentielles de girofle en période de soudure, entre avril et juin, en risquant d’altérer la production de clous en novembre et décembre. Ce défaut de financement incite aussi à la vente rapide de la production au détriment d’une vente en morte-saison où les prix sont plus intéressants.

 

Hary Rakoto

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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